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Enfin sur la route

Étape 1 : de Vancouver au Canada, à Berlin en Allemagne

Les 17 et 18 décembre 2015

Um jour j’ai eu une drôle d’idée : faire le tour du monde en solo. Du coup, sur un coup de tête, j’ai pris un aller simple pour l’Europe. Je l’ai pris en ligne, en passant par l’une des ces agences à la réputation indéniable que nous connaissons tous : le genre qui démarche plusieurs compagnies aériennes pour obtenir les meilleurs prix, mais qui se réserve le droit de tout changer à la dernière minute. Sauf qu’on se dit que non, qu’il n’y a pas de raison que ça nous arrive vu que ça ne nous est jamais arrivé auparavant. Sauf que si… parce qu’il y a toujours un début à tout!

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​Quelques semaines avant mon départ, alors que j’essayais d’oublier l’existence même de cette idée folle, je reçu un courriel des plus polis, me demandant de bien vouloir approuver le changement que ladite agence avait effectué. Mon itinéraire initial, de trois vols et deux escales assez longues pour passer d’un avion à l’autre sans courir, se transformait en un voyage comprenant uniquement deux avions mais une escale de dix-neuf heures qui m’aurait permis de profiter de l’une des nuits les plus longues de l’année coincée dans un aéroport perdu dans quelque coin du nord.

Ah ça oui, je leur ai répondu, mais pour leur dire que s’ils voulaient mettre en place cet horrible changement, ils devraient le faire en me passant sur le corps!

Après de nombreux courriels et appels téléphoniques, ils me promirent un autre vol, un meilleur vol, qui serait confirmé par la suite. Vous savez : bientôt.

 

J’attendis, et j’attendis encore, et le jour J se rapprochait, mais toujours aucune confirmation en vue malgré tous mes efforts. Le stress, déjà à un niveau peu vivable, augmentait d’avantage. Les questions se chevauchaient à n’en plus finir dans ma tête : dois-je me préparer au départ? Dois-je acheter un autre billet d’avion? Devrais-je même partir alors que tant de choses me retiennent à Vancouver? Est-ce que l’univers essaye de me dire qu’il serait judicieux que je renonce à ce projet scabreux?

Et tout à coup, trois jours avant le départ, miracle : vol confirmé!

 

Mais il va de soit que ce meilleur itinéraire n’était en fait qu’un leurre! Mon avion est en retard, je rate ma connection (qui était de toute façon déjà trop courte), je suis enregistrée sur un autre vol dans le fourmillement de cet aéroport londonien et je sanglote sur un banc, en espérant que le marchand de sable ou un ami cher me trouvera ici, une idée fixe me trottant dans la tête : ça y est, mon aventure a commencé!

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Entracte

Maintenant que je suis partie, j’ai follement envie de pousser les choses encore plus loin : j’ai envie de compléter un tour du monde sans jamais prendre l’avion.

 

Au Canada, j’ai déjà parcouru la route de Montréal à Calgary, en voiture, en hiver, saisie par le grand froid, hypnotisée par les cieux éternels se reflétant dans des champs à perte de vue. Cette route, je l’ai aussi explorée en été, le vent chaud s’infiltrant dans mon casque de motarde, profitant des paysages changeants, des lacs immenses, des collines de blé et de foin ondoyantes, des montagnes impossibles…

Ces longues routes dégagent une magie par le fait même de leur longueur et de leur difficulté; on avait l’impression que le voyage ne finirait jamais.

 

Traverser l’Atlantic à la voile est un rêve que j’aimerais réaliser. Si ça échoue, il y aura toujours des ferrys ou des cargos…

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Et tout cela nous ramène de ce côté-ci de la planète, où je vais m’efforcer de voyager depuis la France jusqu’au Canada, à l’aide de mes pattes, à la merci des divers services de transport et des aléas liés aux obtentions de visas.

Ô grand bazar

me voici!

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