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Partie

Le 28 mars 2016

Ça y est, les trois mois que j’avais prévu de passer en France avec ma famille se sont écoulés. Ils ont été heureux et difficiles à la fois.

J’ai vu la France d’un autre oeil que celui de mon enfance, je l’ai surement vécue comme une étrangère l’aurait fait. J’ai essayé de m’adapter à mes hôtes, au mode de vie de ma mère, de ma soeur, de mes cousines, de mes oncles et tantes, de mes grand-mères… J’ai réappris leur façon de vivre, réappris à faire partie de leur vie. J’ai ri dans les photomatons avec Magali, grimpé l’un des plus hauts sommets du plat Nord-Pas-de-Calais avec Camille et Léonie.

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J’ai passé le Pont de Normandie et saisi la vaste Seine, j’ai traversé les champs de mouettes sur la route de Rennes et d’Angers, j’ai maudit les bouchons sur la corniche marseillaise en route pour dépanner maman en rade d’essence alors que nous devions attraper notre train, j’ai sauvagement escaladé le MUCEM à moitié, je me suis morfondue de ma crève alors que j’aurais du aider Marc à ouvrir son bar secret/pas-si-secret-que-ça à Hyères, j’ai organisé un anniversaire surprise qui s’est révélé être un succès grâce à Nadine, Marie-Noëlle, Danièle et les douze autres joyeux compères présents, j’ai chanté des chants chrétiens pour le baptême de bébé Robin et participé au premier KSP, histoire d’équilibrer, cet événement magique et débauché que Patrick m’a permis de vivre.

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J’ai visité le Portugal avec maman et ma marraine; Lisbonne l’étonnante avec ses nombreuses collines et couleurs, avec ses multiples endroits qui ont susurré à la lointaine oreille de Kent de venir me rejoindre pour une tournée endiablée des bars minables (dance non incluse, même à 2 h du mat’ un vendredi). J’ai senti sur ma peau le vent et la sauvagerie de ses côtes hivernales, la puissance enivrante de ses vagues, j’ai été éblouie par ses paysages tout de bleu et de gris, jusqu’à ce qu’un rayon de soleil fasse ressortir ses fortifications dorées, ses bateaux de pêche bleu acide et ses maisons blanches accrochées aux falaises.

Je me suis laissée aller à sa vallée du Douro, à sa paisible verdure vivant au rythme des vignobles et des villages. J’ai frissonné dans les rues de Porto, ne sachant pas non plus s’il me fallait me reconstruire ou me laisser aller à la ruine, me perdant dans son dédale de façades savamment taguées, de vieilles maisons marchandes et d’orangerie abandonnée. Et où que me menaient mes pas, je me suis amusée de l’application des portugais à afficher des indications historiques si confuses.

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Je me suis sentie toute petite sous les grandioses arches de la noire cathédrale de Cologne en Allemagne, tellement élégantes malgré leur style gothique (un réel triomphe à mes yeux). Aux Pays-Bas, j’ai arpenté les rues d’Amsterdam aux petites heures de la nuit avec ses lumières rouges et ses magasins de latex coloré. Je n’ai malheureusement eu qu’un petit aperçu de Delft la magnifique en compagnie de Rinske la chaleureuse. J’ai fondu d’amour pour les joufflus dragons de Gent et me suis rapidement enivrée de la forte bière belge.

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Je perdu tous mes moyens à la vue des Champs de blé sous un ciel orageux de Van Gogh, du Marché au Minho de Sonia Delaunay, des bijoux de Georges Fouquet, j’ai été aveuglée par de multiples beautés, envoutée par d’innombrables moments. J’ai fait partie intégrante de ma famille pendant trois mois, voyageant des uns aux autres, répandant les nouvelles (et mon amour pour eux aussi je l’espère) comme un feu sauvage.

J’ai été acceptée et mes peurs ont été prouvées infondées, j’ai connu certains de mes proches comme jamais je n’aurais pensé possible… Et voilà qu’aujourd’hui, je pars à nouveau, sans regrets, heureuse, mais le coeur lourd.

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 © 2025 | Elsa Chesnel

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